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Quand tout foot le camp



Dans la salle principale de l'hôtel populaire de Colonia, deux vieux regardent les informations uruguayennes, qui célèbrent les 8 buts en une semaine du fils de Dieu local, Luis Suarez. A l'écran, son coéquipier Messi apparaît avec son brassard de capitaine.

« Messi, là, il était pas un peu débile quand il était petit ? »

L'autre prend son air de spécialiste en neurosciences : « En fait, il a été diagnostiqué autiste léger »

« Mmmmmh, oui, c'est ça. Et donc, c'est un autiste qui est capitaine du Barça ? »

Le bon sens latino-américain dévoile ce que l'Europe du foot n'est plus capable de voir. Le capitaine, c'est celui qui doit amener de la cohésion dans le groupe, discuter avec l'arbitre et les adversaires ; bref, celui qui a un rôle éminemment social. Dans la meilleure équipe du monde, il est donc tenu par un type souffrant d'une infirmité sociale. Ainsi va le football, un sport collectif devenu trop souvent une somme d'individualités dont l'esprit d'équipe, le sens du collectif ne s'expriment que dans les interviews par des formules vides. Un sport de gentlemen joué aujourd'hui par des starlettes. Et que, par une inexplicable irrationalité, moi, accompagné de quelques milliards d'autres individus, continuons à aimer...


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